Écho de la 1ère Concertation Santé mentale

La 1ère réunion de la Concertation thématique « Santé mentale » du Bassin Sud-Est s’est tenue le 26 septembre dernier. Elle a réuni 40 professionnel·les social-santé, avec au programme : 

• L’expression des attentes à l’égard de la Concertation et des difficultés rencontrées dans l’accompagnement des personnes présentant une problématique de santé mentale ; 

• Le partage des besoins de la population du bassin Sud-Est en matière de santé mentale ; 

• Le travail collectif autour d’un outil d’orientation ; 

• Le tour des actualités du secteur. 

Pourquoi participer à la Concertation thématique Santé mentale ? 

Mieux connaitre le réseau et l’offre de services en santé mentale pour orienter adéquatement leurs bénéficiaires, telle est la motivation unanime des participant·es du secteur social-santé (somatique). Du côté des professionnel·les de la santé mentale, le besoin d’interaction avec les intervenant·es social-santé est également un motif de participation. Et quel que soit le secteur, beaucoup de participant·es soulignent l’importance des échanges personnels pour faciliter les collaborations et fluidifier les trajets de soins, tout en regrettant le manque de temps à y consacrer. Une autre attente exprimée à l’égard de la Concertation thématique est le relais des difficultés du terrain vers les responsables politiques. L’introduction a permis de cadrer cette attente : l’objectif de la Concertation thématique est d’abord de réfléchir entre professionnel·les à ce qui peut évoluer dans la manière de s’organiser ou de collaborer pour mieux répondre aux besoins de la population du Bassin. Mais certains constats pourront remonter vers le Conseil de l’Action du Bassin ou le Conseil de l’Action Régionale pour éclairer les décisions politiques. 

Difficultés rencontrées par les habitant·es du Bassin en matière de santé mentale 

Les participant·es relèvent d’abord des difficultés d’accès aux soins en santé mentale, à commencer par la méconnaissance du réseau : beaucoup de personnes en difficulté psychologique ne savent tout simplement pas où aller, ni à qui s’adresser. « Notre public manque de connaissance sur l’offre », « Les personnes âgées ne savent pas ce qui existe, qui contacter ». Plusieurs personnes soulignent ensuite la saturation des services, les délais de prise en charge, le manque de psychiatres, qui entravent l’accès aux soins de santé mentale, en particulier pour les cas les plus complexes et les situations de crise. Le souci de l’accessibilité financière ainsi que la nécessité d’« aller vers », de soigner le relais et d’accompagner certaines personnes moins autonomes ou en grande précarité pour leur permettre d’entrer en contact avec l’aide appropriée sont aussi mentionnés.  

Quelles sont les difficultés et souffrances de la population en matière de santé mentale ? L’isolement est une problématique citée à plusieurs reprises. La question du logement également : la précarité, la difficulté d’accès au logement, les mauvaises conditions d’habitat impactent la santé mentale ; d’autre part les personnes avec des troubles de santé mentale courent un risque de stigmatisation qui complique leur accès au marché du logement tandis qu’il manque d’habitats accompagnés. D’autres problématiques ont été partagées : l’épuisement des aidants proches, le syndrome de Diogène (tendance à l’accumulation d’objets), la reprise prématurée du travail après un problème de santé mentale, le manque de préparation des sorties d’hospitalisation psychiatrique, le regard négatif porté par certains parents sur leur enfant en difficulté psychologique et, plus généralement, la stigmatisation qui entoure encore les troubles de santé mentale.  

Besoins et difficultés des professionnel·les dans l’accompagnement des personnes présentant une problématique de santé mentale 

Comme mentionné plus haut, les intervenant·es social-santé ont partagé un même besoin de mieux connaitre l’offre de services en santé mentale. Parmi les difficultés rencontrées par les professionnel·les, il y a la saturation des services qui freine l’orientation rapide et adéquate des bénéficiaires. D’autres difficultés concernent les interactions parfois compliquées avec des personnes en souffrance psychologique. Le besoin de sensibilisation ou de formation aux enjeux de la santé mentale pour les professionnel·les social-santé (et pour les bénévoles) est exprimé.  

Travail collectif autour d’un outil d’orientation  

La connaissance des dispositifs en santé mentale disponibles dans le Bassin Sud-Est a été travaillée à partir d’un outil d’orientation développé dans le cadre du GT Santé mentale de la Coordination Sociale d’Ixelles (en collaboration avec l’ambassadeur PsyBru du Bassin Sud et l’antenne Rezone). Cet outil présente l’offre en matière de santé mentale dans une arborescence articulée selon six grandes catégories : Urgence et crise ; Se soigner en consultation ; Se soigner à domicile ; Renouer des liens ; Se soigner en résidentiel ; Accueil de jour.  Dans chacune de ces catégories, le travail collectif a donné un aperçu des services bien identifiés par les participant·es et en creux des services qui leur sont moins familiers.   

Pistes d’action  

Cet état des connaissances va être repris pour poursuivre le travail autour d’un outil de répertoire et d’orientation, avec comme objectif le soutien des professionnel·les dans la compréhension des dispositifs en santé mentale présents dans le Bassin Sud-Est. Plusieurs suggestions ont été émises à ce propos : il faut repartir des ressources existantes et les partager ; le réseau se construit dans le lien entre professionnel·les, d’où l’intérêt de doubler l’outil de rencontres visant à mieux se connaitre et à identifier des personnes de contact ; de telles rencontres doivent aussi permettre d’approfondir la connaissance des services : spécificités de l’accompagnement, conditions d’accès, délais d’attente, etc. ; enfin, il est proposé de travailler autour de situations concrètes pour tester et s’approprier l’outil.  

Les prochaines réunions permettront de prioriser les autres besoins exprimés et d’identifier là où des ajustements sont possibles dans l’organisation de l’offre et les collaborations.  

Partage des actualités 

La rencontre s’est conclue avec un partage des actualités des participants et du secteur, à retrouver à la fin du support de présentation.  

Voici le programme et les infos pratiques de la prochaine rencontre qui aura lieu le jeudi 16 janvier après-midi. N’oubliez pas de vous inscrire via ce lien si vous souhaitez y participer, merci !